À quoi peut-on se fier ?

L' insécurité des populations ne cesse de s' accroître.

L'ESB et la fièvre aphteuse inspire de gros titres qui pose la question : à quoi peut-on encore se fier ?
Mais indépendamment des développements actuels, la confusion grandit en général.
Dès l' origine, l' homme a toujours voulu savoir : à quoi et à qui se fier ? et le constat est lui aussi une déception originelle : " je me suis fourvoyé ".
Mais chaque déception en constitue aussi une occasion, puisqu' elle nous libère de l' illusion pour nous ramenait à l' essentiel. La publicité, l' économie, la séance, les parties, les idéologies, les religions, toussant la même prétention : (vous pouvez-nous faire pleine confiance !) Est bien vrai ?

Technique

La publicité pour le Titanic clamait jadis : " Dieu lui-même ne peut pas couler ces majestueux navires. " Mais le vaisseau prétendu le plus sûre du monde a sombré dès son voyage inaugural : 1500 morts.

Le Concorde était réputé l' avion le plus sûre. Sa chute en juillet 2001 fait 113 morts.

Le sous-marin atomique Koursk passait pour être le plus moderne de la flotte soviétique. Il a coulé : 118 morts.
Impossible d' en accorder une confiance absolue à la technique.

Argent

" Vaut mieux est riche en bonne santé que pauvre et malade ", dit-on avec ironie.
Une enquête auprès de multimillionnaires américains n' en a pas moins révélé que plus d' un tiers d' entre eux se déclare nettement plus malheureux que la moyenne de la population. Aucune couche de la population n' affiche une telle proportion de suicide. De plus, l' assurance la plus cossue ne permet pas à un homme de se garantir un jour de vie supplémentaire.
L' argent " bien-aimé " n' est donc pas sûr non plus.

Démocratie

Qu'en est-il de la démocratie néo-libérale moderne ? Le temps au moins comptait sur elle pour garantir la dignité humaine ?
3 millions d' enfants se sont vus refusés le droit à l' existence en Allemagne au cours des dix dernières années. Le Bundestag avait accordé au mères -- lors d' un vote démocratique -- de les éliminer dans leurs seins. Dans un pays comme la Hollande, cité en exemple pour sa démocratie, des dizaines de milliers de personnes sont déjà mortes par euthanasie -- sans même avoir besoin d' en exprimer le désir explicite. Pour la dignité humaine, la démocratie est donc tout sauf une garantie.

Les gens

À quel point peut-on se fier aux humains ? Jusqu' à ce jour, les idéologies ont toujours eu l' ambition d' améliorer au moins un peu l' être humain. Le but d' Adolf Hitler était de créer un bon aryen, supposé assurer sur le monde un règne de mille ans.
Le socialisme et le communisme avait l' ambition de libérer de l' esclavage, d' abolir les classes. Le résultat ? Ceux qui ont promis le paradis sur terre ayant préparé l' enfer. Même un mouvement à l' appellation si prometteuse que l' humanisme n' a pas réussi à éliminer la méchanceté de l' homme par la culture.

Quid de la science ?

Le 25 juin 2000, Bill Clinton s' est présenté devant les caméras de la presse mondiale en ces mots : " aujourd'hui, nous apprenons la langue dans laquelle Dieu a créé la vie. " Le président de l' époque faisait savoir que 85 % du génome humain avait été déchiffré. Depuis lors, le monde scientifique vit dans la frénésie de l' avenir. Bill Clinton avait encore fait mention de Dieu, mais pour d' autres, il a déjà disparu définitivement du langage.
L' expert en informatique Bill Joy n' y va pas par quatre chemins : " nous avons remplacé Dieu par la science. "
Avec ses conséquences fatales ; le prix Nobel américain James Watson a publié dans le " Frankfurter Allgemeine " un article intitulé : " pourquoi nous ne devons plus confier à Dieu l' avenir de l' homme. " Nous devrions donc le prendre en main nous-même ! Watson critique ceux qui font encore de la résistance, les êtres à motivations religieuses, comme il les appelle. En opposition à leur avis, il estime que les grossesses d' enfants présentant des handicaps héréditaires ne doivent pas aller à leur terme. Seules des vies apparemment précieuses en donc droit à l' existence. C' est un retour aux temps païens. Voici 2000 ans, les enfants mal formés ou les filles malvenues étaient jetées dans le cloaque dès leur naissance. Il faut croire que la méthode paraît valable, ce que le poète russe Fedor Dostoïevski a résumé en une phrase : " un monde sans Dieu finit toujours dans le chaos. " Même dans le cadre de cette expérience gigantesque sur l' homme, l' euphorie fait oublier que l' âme ne se soumettra jamais à des modifications génétiques. L' homme peut être beau, en bonne santé et même cloné, il aura quand même ses chagrins d' amour, ses souffrances et par sa nature déchue, il restera tributaire de la transcendance.
Début Mars, la chaîne ZDF a passé un film concernant des jumeaux univitellins, c' est-à-dire des prémices de clonage. Rien ne les distinguaient de façon visible. Mais l' un était serviable et l' autre devint meurtrier.

Informations

Des savants comme Craig J. Venter, président de l' entreprise de génie génétique la plus connue, prétendent maintenant que tout n' est plus qu' une question d' informations manquantes. Mais elles ne vont pas tarder, on peut en être sûr. Car jamais dans l' histoire autant de gens n' avaient eu autant à lire, à entendre et à voir qu' à l' heure actuelle. Le savoir double tous les cinq à sept ans. Mais le fait le plus marquant dans tout ça, du moins à en croire les spécialistes de la communication comme Neil Postman : " jamais au cours de l' histoire de l' humanité nous n' avons eu de si bonnes possibilités de nous informer et pourtant nous n' avons jamais été si mal informés. " Pourquoi ? Parce qu' il est devenu quasiment impossible de faire la différence entre les informations utiles et les informations futiles.
Et comme l' abondance de savoirs alternatifs souvent contradictoires crée la confusion, une part toujours plus ténue de l' information est jugée et réellement fiable.

Religion

Les religions vivent une renaissance que personne ne leur aurait prédite durant des décennies. Année après année, on pouvait lire dans une certaine presse à l' approche de Noël que les églises étaient sur le déclin, que l' homme moderne ne peut plus croire à un au-delà. La dernière fois, le " Spiegel " de l' athée Rudolph Augstein titrait : " le retour de la foi -- une renaissance mondiale des religions caractérise le début du XXIe siècle. " Et c' est précisément ce journal qui constate : " Plus l' homme pénètre les mystères de la nature, plus il se heurte à de nouvelles énigmes. " Mais la question se pose : trouve-t-on la vérité dans toutes les religions ?
Peut-on se fier a Dieu ? Un proverbe français déclare : " il vaut mieux s' adresser à Dieu qu' à ses saints. " Mais quel est ce Dieu ? Pouvons-nous au moins lui faire confiance ? Nous souvenons-nous de ce que le fils (!) de Dieu s' est écrié à la croix : " Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m' as-tu abandonné ? "
Martin Luther ne s' est pas trompé quand il a dit : " Je met ma confiance en aucun homme sur terre, pas plus qu'en moi-même, mon pouvoir, mon art, mes biens, ma piété ou que sais-je encore, ni en une autre créature. J' ose et je ne veux placer ma confiance qu'en toi, l' invisible, incompréhensible et l' unique Dieu, qui a créé les cieux et la terre. " Oui, c' est en Dieu seul que nous pouvons nous confier, mais en ce Dieu qui nous dépasse. Pas un Dieu qui résout apparemment tous les problèmes, nous rend toujours heureux et nous garantit le succès. Nous ne pouvons être déçus que par nos représentations de Dieu -- et ce n' est pas rare -- jamais par Dieu lui-même. Et qu' y a-t-il d' incompréhensible ?
Ce sont ses normes qui sont si différentes de celle de notre monde, de l' économie, de notre société. Le contraste essentiel, c' est que le succès n' est pas un nom de Dieu, comme le professeur bavarois Hans Raffée, expert en marketing, l' a formulé. Et ça ne nous convient pas du tout. La croix et la souffrance font partie de la vie chrétienne. Ce que nous estimons être un échec peut correspondre exactement à l' itinéraire de Dieu. Jésus dit dans le sermon sur la montagne : " Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. " Nous pouvons nous y fier même si nous n' en prenons peut-être pas immédiatement conscience dans une situation difficile. ... et Dieu, peut-il se fier à nous ? A une époque où il s' agit souvent d' être le plus malin, où tout peut s' étaler sur la voie publique et se mettre en chanson, ceux qui ont une relation vivante avec Dieu continue de croire que le sot, ce n' est pas l' honnête homme, mais le menteur et l' abuseur, d' autant plus qu' il met en jeu son éternité dans la communion avec Dieu. C' est pourquoi les honnêtes gens savent aussi dire non quand tout le monde dit oui. Et mêmes si tous sont contre eux. Ils s' en tiennent à des lois sans en faire rabâchage fastidieux. Il savent que dans notre société multi-confessionnelle, ce n' est pas d' abord ce que disent les livres à propos de la religion qui importe, mais ce qu' ils en manifestent dans leur propre vie. Alors il apparaît très vite qu' il y a cinq évangiles : Mathieu, Marc, Luc Jean et la vie personnelle. Nous savons que tout doit se passer sans effort exténuant. Ce ne sont pas nos performances qui nous mènent au ciel, mais notre attachement à Jésus-Christ. Et le véritable but, c' est l' éternité. Qu' est-ce que notre vie terrestre -- quelle que soit sa longueur -- comparée à l' éternité ? C' est pourquoi il est toujours judicieux de considérer la vie en partant de la fin.
Le professeur de théologie Helmut Thielicke, de Hambourg, a insisté auprès des étudiants : " pour toute décision à prendre, partez toujours à la fin. Alors vous saurez ce qui importe et vous ne tomberez pas dans la dépendance d' autres gens, de l' argent, du pouvoir ou du sexe. Faites uniquement ce que vous pouvez mettre en accord avec le Christ. " Si nous prenons la chose à coeur nous aussi, nous ne partirons pas dans la mauvaise direction. Nous pouvons compter sur cette assurance et sur Dieu.